Renouer les liens…

Bonjour les amis, ça fait bien trop longtemps que je ne vous ai pas fait partager mes pensées, mes idées…Mais il est vrai qu’avec le confinement strict pour nous, et encore plus strict pour les personnes que nous avons pour habitude d’accompagner, il est très difficile de leur offrir le réconfort d’une séance snoezelen ou d’un petit moment CRDL…

Proximité interdite, isolement strict, pas de visites extérieures… les résidents de nos structures ont été bien malmenés pendant tout ce temps.

 

Alors, comment envisager le déconfinement, même progressif, et renouer un lien perdu pendant si longtemps ? Comment apporter à nos plus fragiles le réconfort nécessaire à surmonter cette terrible épreuve ?

 

Dans nos EHPAD, nos maisons de retraites, cette épreuve est probablement le plus difficile à vivre, et beaucoup de personnes âgées se laissent peu à peu dépérir faute de liens affectifs…à quoi leur sert de vouloir vivre, quand l’affection et l’amour de leurs proches ne les soutient plus ?

 

Cette difficile épreuve aura au moins eu le mérite de mettre en relief le besoin fondamental de liens affectifs qui fondent la vie ! Que sans l’autre, sans les autres, nous ne sommes pas capables de la force nécessaire à la vie pour continuer le chemin…ni eux, ni nous…que l’humain ne peut survivre longtemps seul.

 

Nous entrevoyons aujourd’hui la petite lueur de clarté du bout du tunnel, encore vacillante, faible, mais elle est là !

Avec des grosses précautions, des mesures qui restent strictes, une distanciation physique toujours salvatrice, les gestes barrières…et les masques…nous commençons pourtant à pouvoir envisager de retrouver les liens qui sauvent ! Encore un peu de patience, de courage, un tout petit peu…on arrive au bout de ce maudit et pourtant si essentiel isolement social.

 

Alors, pour nourrir cet espoir, j’ai pris quelques mesures, (avec un mètre, pour mesurer l’espace qui nous sépare et nous rapproche quand même) pour vérifier que nous pourrons peut-être bientôt ressortir notre CRDL en toute sécurité, pour nous offrir le luxe d’une relation retrouvée. Relation au corps malmené, relation au cœur tellement essentielle, relation à l’autre que nous pensions perdue…

 

Mes meures m’ont amenée à vérifier que :

  • Si nous acceptons de mettre une table entre nous et la personne accompagnée, et d’y poser le CRDL
  • Si nous acceptons de travailler masqués, et que l’autre accepte le port d’un masque pour sa sécurité (et la nôtre)
  • Si les mains sont dûment désinfectées, avant et après l’intervention
  • Si nous désinfectons le CRDL avant et après chaque utilisation

Nous serions alors suffisamment en sécurité pour offrir sans mettre l’autre en danger pour reprendre les accompagnements ! En éloignement physique, nos visages seraient environs à un mètre cinquante l’un de l’autre, seules nos mains pourraient se toucher. Peut-être nos bras, jusqu’au coude…

Mais cela serait déjà énorme, après tout ce temps sans contact !

 

Peut-être penserez-vous comme moi, que nous pourrions envisager de ne pas être le protagoniste de cette relation retrouvée, mais d’inclure un parent, enfant, épou(se)x, … de lui laisser, sous notre guidance verbale, le privilège de renouer le lien affectif !

D’offrir à la famille ce cadeau de vie, ce cadeau d’amour…

 

Qu’en pensez-vous ? Utiliser le CRDL comme trait d’union pour que les familles puissent en premier vivre l’émotion du retour à la vie délivrée du poids des trop lourdes contraintes actuelles ?

 

Je vous livre ma pensée, j’espère que bientôt nous pourrons en discuter, nous retrouver nous aussi… en attendant, vous pouvez me faire part de vos idées, réflexions, et que vous apporterez votre contribution pour que le retour à la vie « normale » soit soutenu et facilité…

 

En espérant vous trouver tous en bonne santé, avec une pensée émue pour ceux qui ont eu ou qui ont encore à pâtir de ce fléau…

 

Je vous embrasse, de loin, mais de tout cœur.

 

Marie

Marie-Christine

Educatrice spécialisée, je suis diplômée en psychothérapie en Allemagne (Université de Lörrach) depuis 2003. J'ai exercé pendant un an dans une structure de réinsertion professionnelle pour personnes en rupture sociale (longue maladie, chômage longue durée, personnes Asperger) avant de revenir en France où je me suis installée. J'ai obtenu une reconnaissance de niveau d’étude par le Rectorat de Strasbourg, qui m'a permis d’obtenir en 2009 mon CAFERUIS (certificat d’aptitude aux fonctions de chef de service du secteur médico-social). Je suis titulaire d’un DIU en soins palliatifs et accompagnement en fin de vie de l’Université de Médecine de Strasbourg (2016). Je suis l’auteur d’un petit livre racontant le quotidien des personnes que j'ai accompagnées : « Entre vents et sommets ». Formée aux aspects bio sensoriels par le professeur Stéphane Maris depuis 2014, et à l’éthologie appliquée à l’humain par Laurent Knodt, j'applique en accompagnement snoezelen ces deux aspects fondamentaux à la compréhension de la personne accompagnée. J' interviens en qualité de formatrice auprès des professionnels du secteur médico-social, tant en France qu’en Italie, et participe ainsi à l’amélioration de la qualité de vie des personnes les plus fragiles (structures pour personnes TSA, polyhandicapées, EHPAD, services de soins palliatifs), mais aussi en écoles spécialisées dans l’intégration en scolarité normale des enfants « différents » (SESSAD et ITEP en France, crèches adaptées en Italie). j' interviens régulièrement dans les IFSI en Alsace, en qualité de formatrice pour les futures Aides-soignantes et infirmières à l’accompagnement des personnes handicapées. Depuis juin 2019, je me suis formée à l’utilisation du CRDL, un outil de communication innovant qui allie l’audition et le toucher pour créer du lien et redonner aux personnes vulnérables un accès à l’émotionnalité et à leur sentiment d’existence. Je suis déficiente visuelle, accompagnée de Hermione, mon caniche royal chien guide, « le chien le plus snoez au monde. Je suis aussi aussi la présidente fondatrice de de l’association "Monde Snoezelen "

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