Vous avez dit CRDL ???

Intégrer le CRDL dans sa pratique professionnelle, ma foi, c’est assez facile. C’est un outil parfaitement adapté pour nous permettre de l’utiliser aisément, le transporter partout, il prend peu de place, et permet très rapidement de créer un lien d’humain à humain sur un mode ludique. je l’utilise depuis presque un an, en formation et sur le terrain, et j’avoue avoir été séduite d’abord par l’objet, par la curiosité qu’il éveille chez l’autre, par sa simplicité d’utilisation en toute circonstance.

Et puis, au fil des expériences, au fil des rencontres, j’ai découvert que dans son ventre tout doux, tout ovale, il cache bien plus que ce à quoi on pensait s’attendre ! Au fur et à mesure de l’utilisation que j’en avais, en fonction des réactions des personnes avec qui je partageais ce moment CRDL, il a bien fallu que je m’interroge et que je fasse fonctionner mes petits neurones.

Instrument de musique interactif ? Outil relationnel ? Non, le CRDL est bien plus que cela, et il mérite qu’on s’intéresse d’un peu plus près à ce qui se joue dans cette relation interpersonnelle que permet l’objet.

Utiliser un CRDL comme outil de travail dans nos métiers du « prendre soin » de l’autre, nous conduit à nous réinterroger en permanence sur ce qu’il introduit comme notion d’empathie, de mémoire émotionnelle, de dialogue « émotive-tonique », sur notre rapport au toucher, à la peau, la notre et celle de l’autre, sur nos relations à l’humain dans sa plus grande fragilité. Il nous oblige à revisiter notre propre émotionnalité,  notre propre sensibilité, pour pouvoir mieux appréhender celle de la personne que nous accompagnons.

J’ai toujours pensé que le CRDL était un mini espace snoezelen, transportable, et donc utilisable absolument partout et en toutes conditions. Et j’en reste convaincue. Et comme en accompagnement snoezelen, il convient de bien observer ce qu’il provoque chez l’autre accompagné, et comment je peux y répondre, lui faire echo.

Mais penser toute seule dans mon coin n’apporte pas grand chose. Partager les expériences, se confronter aux questionnements, répondre ensemble et trouver un chemin, une compréhension  commune, voilà ce que je vous propose. Cet espace est aussi le votre. Au début peut-être que vous n’aurez que des questions auxquelles je m’efforcerais de répondre. et promis, si je n’ai pas la réponse, je ne l’inventerais pas ! Je serais honnête et vous demanderais du temps pour trouver une réponse…s’ il en existe une…voire plusieurs…

Mais je suis sûre que vous vous laisserez prendre au jeu, et que nous pourrons débattre et confronter nos idées, nos expériences, nos compétences aussi, pour que cet espace devienne vivant, dynamique !

Chaque semaine, je vous proposerais un thème de réflexion, je vous proposerais la mienne, et je prendrais le temps de répondre aux vôtres. Et si parfois nous ne serons pas d’accord, ma foi tant mieux, cela alimentera la discussion et nous permettra des échanges riches !

Et puisque l’objet nous y invite, puisque c’est d’abord par là que nous l’utilisons, je vous propose pour notre prochain rendez-vous de réfléchir au sens du toucher, le sens tactile ! Cela vous convient ?

Alors je vous souhait une belle soirée, une bonne semaine riche et profitable, et je vous dis à bientôt (au plus tard lundi prochain) !

Bye bye…

Marie Christine

 

Marie-Christine

Educatrice spécialisée, je suis diplômée en psychothérapie en Allemagne (Université de Lörrach) depuis 2003. J'ai exercé pendant un an dans une structure de réinsertion professionnelle pour personnes en rupture sociale (longue maladie, chômage longue durée, personnes Asperger) avant de revenir en France où je me suis installée. J'ai obtenu une reconnaissance de niveau d’étude par le Rectorat de Strasbourg, qui m'a permis d’obtenir en 2009 mon CAFERUIS (certificat d’aptitude aux fonctions de chef de service du secteur médico-social). Je suis titulaire d’un DIU en soins palliatifs et accompagnement en fin de vie de l’Université de Médecine de Strasbourg (2016). Je suis l’auteur d’un petit livre racontant le quotidien des personnes que j'ai accompagnées : « Entre vents et sommets ». Formée aux aspects bio sensoriels par le professeur Stéphane Maris depuis 2014, et à l’éthologie appliquée à l’humain par Laurent Knodt, j'applique en accompagnement snoezelen ces deux aspects fondamentaux à la compréhension de la personne accompagnée. J' interviens en qualité de formatrice auprès des professionnels du secteur médico-social, tant en France qu’en Italie, et participe ainsi à l’amélioration de la qualité de vie des personnes les plus fragiles (structures pour personnes TSA, polyhandicapées, EHPAD, services de soins palliatifs), mais aussi en écoles spécialisées dans l’intégration en scolarité normale des enfants « différents » (SESSAD et ITEP en France, crèches adaptées en Italie). j' interviens régulièrement dans les IFSI en Alsace, en qualité de formatrice pour les futures Aides-soignantes et infirmières à l’accompagnement des personnes handicapées. Depuis juin 2019, je me suis formée à l’utilisation du CRDL, un outil de communication innovant qui allie l’audition et le toucher pour créer du lien et redonner aux personnes vulnérables un accès à l’émotionnalité et à leur sentiment d’existence. Je suis déficiente visuelle, accompagnée de Hermione, mon caniche royal chien guide, « le chien le plus snoez au monde. Je suis aussi aussi la présidente fondatrice de de l’association "Monde Snoezelen "

Cet article a 3 commentaires

  1. Merci MC pour ce premier post. J’ai réfléchi et mis en œuvre le « pont » avec le CRDL, et tu m’as interpellé sur ce point. Ce « pont » consiste à se mettre face à la personne accompagnée, assis chacun sur une chaise et mettre le CRDL à moitié sur nos genoux respectifs. Cela me permet de ne pas être trop intrusif de suite avec la personne accompagnée. Je crée un « pont » avec ce CRDL sans toucher l’autre. Cela permet une transition et l’on peut s’arrêter un moment à ce stade pour expliquer, ou tout simplement y aller tout doux. Si la personne ne souhaite pas aller plus loin, alors on s’arrête là. Mais l’objet attise la curiosité, pour l’instant je n’ai essuyé aucun refus, au contraire, de manière générale les personnes sont attirées et ne demandent qu’à découvrir, à aller plus loin. Alors je leur demande de poser une main sur leur coté du CRDL et je leur propose de toucher ma main (au lieu de toucher leur main). Cela m’évite encore d’être trop intrusif d’une part et cela génère toujours une surprise, car la personne ne s’attendait pas à générer un son par cette action. A ce stade c’est en général gagné, le jeu s’installe, le contact, le regard, la surprise, la joie, les émotions etc etc.
    A suivre…

    1. Merci Patrice pour ton message ! C’est exactement ce dont je te parlais ! Et pour permettre la « fuite » du regard quand la personne ne supporte pas le face à face, parfois je me mets juste un peu de biais ! Et la relation est facilitée !

  2. Bonsoir les amis…je suis désolée, mais ce soir il n’y aura pas de texte de ma part sur notre blog …😢 ! Je ne suis même pas sûre que vous pourrez lire ce petit mot d’excuse…Je suis dans un petit coin de France encore épargné par la folie « hyper connectée », le wifi passe de temps en temps, et jamais quand tu en as besoin ! Alors je préfère vous dire à mercredi, à mon retour ! Bonne soirée à tous, à très bientôt ! Bye bye, Marie

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